La mésange et l'ogresse

Harold Cobert

Plon

  • Conseillé par
    11 octobre 2016

    enquête, psychologie

    Cette lecture n’est pas aussi noire et voyeuriste que ce que vous pouvez penser. Au contraire.

    L’auteur alterne les points de vue : le commissaire Debieme en charge de l’enquête et des interrogatoires qui a des soucis de santé à l’aube de la cinquantaine ; Monique Fourniret qui livre ses pensées comme elles viennent et des bribes de souvenirs ; des extraits des procès d’audition.

    Ce qui m’a choqué, c’est de découvrir une femme en manque d’affection ; qui ne s’est attachée
    à aucun de ses propres enfants tout en vouant un culte à son mari. Une femme négligée qui se laisse porter par les événements.

    Michel Fourniret apparait comme un pervers manipulateur, mais surtout comme un homme qui « bande mou », obsédé par l’hymen des femmes. Malgré son intelligence supérieur, il est incapable de situer précisément cette membrane dans l’anatomie féminine.

    L’auteur, en fin de volume, explique pourquoi ce couple si bancale a pu échapper si longtemps aux radars de la justice.

    Et de se demander si, au final, ce n’est pas elle, Monique, qui a exploité son mari et ses penchants pervers pour mener La belle vie, comme elle l’appelle avec regret.

    Au début de ma lecture, Je ne voyais pas comment, à force de répéter toujours les mêmes questions et d’obtenir toujours les mêmes non-réponses, les enquêteurs avaient pu faire craquer la suspecte. Et l’auteur démontre que c’est justement cette avalanche de questions qui, petit à petit, érode la confiance de Monique en son mari et en elle-même, la fait douter, et finalement, avouer.

    Une lecture éclairante.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la description de Fourniret lorsqu’il chasse : la barbe bien taillée, les petites lunettes cerclées, se présentant comme un professeur de dessin et un père de famille.

    alexmotamots.fr